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mercredi 3 mai 2017

Le Groupe ; Jean-Philippe BLONDEL.

Édition : Actes Sud Junior
          Collection Roman Ado.
Prix : 13,50 €
Sortie : 08/03/2017
Pages : 128

Le Groupe
Jean-Philippe BLONDEL.



Résumé.


Un roman polyphonique – un groupe de lycéens dans un atelier d’écriture – qui touche au coeur et dépeint avec une grande justesse les préoccupations de l’adolescence et le pouvoir de l’écriture.

François Roussel, professeur d’anglais et écrivain, se laisse convaincre de monter un atelier d’écriture pour les terminales de son lycée. Il se demande tout de même qui cela pourrait bien intéresser. Et puis les premiers inscrits arrivent : Léo, Émeline, Nina… et même Boris, le rigolo de la terminale ES. Ils seront douze au total, dix élèves et deux profs, réunis une heure par semaine dans un monde clos pour écrire. Pour tous, c’est un grand saut dans l’inconnu. Les barrières tombent, ils seront tous au même niveau, à découvert. Un groupe à part. Avec des révélations, des révoltes, des secrets qu’on dévoile. Des chemins qui se dessinent…
















Le prologue annonce la couleur et, surtout, nous captive : on va lire de vrais écrits d’adolescents.
Ce n’est pas une fiction comme l’on pourrait s’y attendre de prime abord, même si ce n’est pas tout à fait la réalité non plus.

Nous assistons donc à chaque séance du fameux comité d’écriture que va organiser Jean-Philippe BLONDEL, ou plutôt François ROUSSEL ( son double dans l’histoire ). Vont y assister, en plus de lui-même, une professeur de philosophie et dix élèves de terminales. Ils sont tous volontaires et viennent tous y chercher quelque chose de différent. 

Chaque séance a son exercice. D’abord simples et impersonnels, comme remplir des textes à trous, jusqu’à des exercices plus intimes comme lorsqu’ils doivent emmener l’objet qu’ils préfèrent le plus au monde. 
« Le Groupe » est un texte très court et dans cette fugacité nous voyons qu’à travers cet atelier chaque participant va évoluer. Ils vont réfléchir, se questionner, s’ouvrir au monde et surtout à soi-même et tout cela grâce au pouvoir de l’écriture. Chaque intervention est touchante et intense, nous montre un problème que tout un chacun a dû relever ou relèvera un jour. 

Beaucoup de thèmes d’actualité sont abordés à travers ces pages. Des intemporels comme les relations amoureuses, la vie familiale ou le fait de grandir, tout simplement. Il y a également des sujets plus lourds, comme la différence ou la trisomie. En fait, de ce livre se dégage beaucoup de noirceur qui finalement devient lumière grâce au regard presque enfantin de ces jeunes adultes. Oui, le lycée est la fin de l’enfance, le début de ‘la vie de grand’ avec toutes les responsabilités que cela englobe et ça fait peur. C’est également un saut vers l’inconnu qui peut nous apporter de belles choses. Jean-Philippe BLONDEL et tous ses élèves soulèvent des questions de la vie et nous font sourire, espérer, nous souvenir. 

Malgré tous ces aspects positifs, je suis presque déçue de ne pas avoir tous les écrits des participants de cet atelier d’écriture puisque certains ont tout simplement refusé qu’ils soient publiés. Je trouve cela dommage car il se dégage de ce livre une impression de ‘pas fini’,  comme s’il manquerait des pages. Nous ne comprenons pas tout le jeu de relations entre ces adolescents et j’aurais vraiment trouvé cela plus intéressant de découvrir tout dans son intégralité et pas simplement juste une partie. Ce livre aurait presque mérité d’être édité que si l’ensemble des textes étaient mis à disposition. 
De plus, le fait que les textes aient pu être retouchés par ces élèves m’a un peu déçue car je trouve que le texte perd de son authenticité. On voit bien, au fil des pages, que certaines phrases n’auraient pu être écrites par des élèves de terminale. A dix-sept ans, on a le droit d’écrire des phrases simples, voir maladroites et même à tout âge. Bref, j’ai trouvé que cela manquait de vraisemblance.
Enfin, je suis restée un peu de marbre en lisant les derniers textes car tout se termine de manière abrupte.




En conclusion, « Le Groupe » est un texte à plusieurs voix prenant. Jean-Philippe BLONDEL nous montre la vie, la vraie, à travers les voix d’adolescents qui se questionnent sur leur avenir avec des yeux d’enfants. C’est beau, c’est intense et l’on a plus d’une fois les tripes serrées. Que ça soit pour les jeunes ou les moins jeunes, ce texte visera juste à chaque fois. 
Cependant, le fait que tous les écrits ne soient pas réunis dans cet ouvrage et qu’ils aient été retouchés rendent l’ensemble moins vrai, moins complet.





Un livre à lire et à partager avec tous les membres de votre famille.









Avez-vous lu ce livre ? 

Votre avis m'intéresse donc n'hésitez pas à poster un petit commentaire.




mercredi 2 mars 2016

Et je renaîtrai de mes cendres ; Florence FINET.

Édition : Éditions de l'Atelier.
Prix : 18 €
Sortie : 14/01/2016
Pages : 408

Et je renaîtrai de mes cendres,
Florence FINET.



Résumé.

Il est des livres qui s’insinuent en nous. Des histoires qui commencent avec la légèreté du vol d’une abeille qui entre en bourdonnant par la fenêtre. L’histoire de Laurence Finet — son histoire ?— en fait partie. Un mari aimant, quatre beaux enfants, un travail sans doute trop prenant mais peu importe, demain c’est les vacances…

Et puis l’abeille pique. Et la douleur provoquée par la piqûre rappelle une autre blessure, plus ancienne. Nous voici alors inexorablement emportés. Derrière la légèreté du ton, des mots jetés, une accumulation de maux que l’on aurait crue inexprimable. Avec une grande pudeur et une bonne dose d’humour, Laurence Finet raconte les épreuves traversées, sans rien nous épargner. Et c’est grâce à une infinie délicatesse qu’elle parvient à nous faire ressentir toute la violence et l’horreur de ce qu’elle a dû endurer : « J’ai parlé. J’ai vomi des bribes de mon passé avec une telle violence que je me demande comment j’arrive encore à respirer. »


Un témoignage soutenu par la force implacable du réel mais qui se lit comme un roman. Une fois refermé, plus d’autre choix que de respirer l’air et la vie à pleins poumons.

















C'est grâce à une masse critique privilégiée que j'ai eu l'occasion de pouvoir lire ce livre. Je tiens donc à remercier Babelio et Les Editions de l'Atelier pour cette opportunité.

« Et je renaîtrai de mes cendres » est l'histoire vraie de Laurence, une femme à la quarantaine passée qui va se faire diagnostiquer un cancer. 
En passant de médecins aux psychothérapeutes, Laurence va se confier et petit-a-petit avouer ce qu'elle a vécu pendant son enfance. Des moments terribles qui ont marqué à jamais cette femme. 
Entre maladie de l'âme et maladie du corps, elle nous délivre à travers son écrit son combat contre la mort, son combat pour la vie.

Lorsque j'ai reçu l'invitation pour cette masse critique privilégiée, j'avoue avoir hésité quelques temps. Les témoignages, il faut que le sujet me passionne pour que cela me plaise. Ici, la quatrième de couverture nous laisse un peu dans le brouillard. Comme si nous n'avions pas vraiment le droit de connaître la vie de Laurence si nous ne voulions pas nous plonger réellement dans la lecture du livre.
Cependant, en faisant des recherches sur internet, j'ai réussi à glaner quelques informations sur sa vie, sur ce livre. J'ai de suite voulu en savoir plus, comme aimantée par l'histoire de cette femme que je ne connaissais pas encore.

Dès le premier chapitre, nous entrons dans le quotidien de Laurence. Acharnée de travail, mariée, mère de quatre enfants, son quotidien est chargé, mais on sent de suite qu'elle est entourée et aimée des siens.
Cependant, l'introduction laisse planer un doute, un voile qui cache une partie de sa vie qu'elle ne veut dévoiler.

Très vite, Laurence va se confier sur ce qu'elle a vécu étant plus petite. Son enfance est loin d'être rose. Des thèmes durs sont abordés. Quand on pense tout connaître, on se rend compte qu'il y a en fait une autre couche en dessous. 
Face à cela, nous ne pouvons qu'être bouleversés. C'est dur, on se prend une claque monumentale. 

Que dire aussi de son combat contre la maladie ?
Nous suivons sa vie avant son diagnostic. L'apparition de petits signes, d'abord interprétés
comme bénins pas les médecins, comme étant juste la réponse de son mal être mental. Mais très rapidement, les choses s'aggravent et le verdict tombe : un cancer. 
Aucun détail ne nous est épargné. Les analyses, la tourmente, le flou, la peur du lendemain, la chimiothérapie, ses passages à l'hôpital. 

En opposition avec tout cela, nous continuons à voir que Laurence ne se laisse pas abattre. Elle a eu des moments de faiblesse, mais elle s'est vite relevée. Pour ses enfants, son mari, pour elle. Toute cette force, tout cet amour, c'est touchant, tendre et magnifique. 
Les passages avec ses enfants sont bouleversants. J'ai laissé échapper plusieurs larmes tellement leurs candeurs, mais aussi leurs maturités, m'ont émue. 

Même si nous avons l'impression de s'immiscer dans leurs vies, d'avoir entrouvert une fenêtre que nous n'aurions pas due ouvrir, nous nous sentons malgré tout comme un autre membre de cette famille. Nous partageons leurs ressentis, leurs peurs, même si ce n'est absolument pas à la même échelle que ce qu'ils ont vécu. 

La fin arrive subitement, comme un couperet. 

Un conseil : lisez ce livre. Il mérite que l'on s'y attarde. Une fois commencé, vous ne pourrez plus vous arrêter.. Et vous en ressortirez à tout jamais changé.



En conclusion, « Et je renaîtrai de mes cendres » est un témoignage poignant et puissant. Laurence FINET nous plonge dans son quotidien avec aisance et nous délivre son lourd passé tout en nous faisant passer des messages importants. 
Ce livre est vraiment une preuve d'amour, un hommage, que son mari fait à Laurence. Et je pense que j'ai été encore plus touchée par son action, que par tout le livre.






Un livre à lire.




Note.

20/20



Extraits.

- J'ai découvert que j'adorais écrire.


Patrick sourit.
Si c'est ce que tu veux réellement, réalise-le.
Mais comment faire ? Je ne suis pas écrivain. Je ne connais personne dans le monde de l'édition. Je ne me connais pas de talent pour témoigner.

- L'intention fait tout, ne l'oublie pas. Le reste n'est que l'agitation du mental pour empêcher la conscience de s'exprimer.

Je souris à mon tour, subitement convaincue de la justesse de mon désir. Peu à peu l'idée fait jour dans mon esprit. Je m'attelle, vibrante, à une tâche dont la difficulté soudain s'estompe. O joie de témoigner, plaisir d'écrire et de revivre tant d'émotions au travers de mon Moi qui s'exprime, comme touché par la grâce.
Petit enfant intérieur, je te le promets, tel le phénix je renaîtrai de mes cendres.

__________________________________________


J'ai parlé.
Ma mère ne m'entendra pas, trop soulagée de pouvoir enfin vomir sa colère retenue depuis tant d'années.
J'ai hurlé ma souffrance.
Ils ne me pardonneront pas.
Ils ressasseront notre conversation et s'en repaîtront comme des hyènes pendant des jours, des mois, des années. Ils commenceront aussi à attendre. Attendre que je les appelle, comme je l'ai toujours fait. Humblement, pour demander pardon.
Appelle, Laurence, et nous te sauterons dessus. Appelle et nous te déchiquetterons de nos mots aussi tranchants que la faux. Appelle et nous nous déchaînerons sans pitié. Ingrate, tu nous a trahis. Tu n'auras pas notre bénédiction, ni notre compassion. 
Crève. "













Avez-vous lu ce livre ? 

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vendredi 9 octobre 2015

Embrigadée ; Valérie DE BOISROLIN.


Édition : Presses de la cité.
Prix : 19 €
Sortie : 03/09/2015
Pages : 240
Embrigadée ,
Valerie DE BOISROLIN.



Résumé.

Juin 2013. 
Par un bel après-midi d'été, Léa quitte la maison de ses parents avec un sac de voyage et toute l'assurance de ses seize ans. Un dernier texto : « Je pars à Paris, maman. Bisou, je t'aime. » Elle va rejoindre son amoureux, un jeune islamiste radical. 

Depuis des mois, elle est sous son emprise, prête à croire à toutes ses promesses. Certains signes auraient pu alerter Valérie. Sa fille changeait, mais les adolescents sont si versatiles... 

Un mois plus tard, la police la retrouve : en burqa. Elle fugue de nouveau. Pour ne plus revenir. 

A ce jour, elle est en Syrie où elle a eu un enfant. Valérie a pu cependant renouer un fragile dialogue. Malgré la confi ance et l'amour, l'éducation donnée et les valeurs transmises, « l'inconcevable est arrivé ». Sa fille était équilibrée, et les raisons qui l'ont poussée à partir restent en grande partie une énigme.


Valérie de Boisrolin met aujourd'hui toute son énergie au service de parents qui vivent le même cauchemar.
















J’ai reçu ce livre grâce à la dernière Masse Critique de Babelio. Je les remercie donc pour cette belle opportunité, ainsi que la maison d’édition Les Presses de la Cité.

« Embrigadée » est un témoignage, celui de Valérie DE BOISROLIN, sur le départ de sa fille Léa pour la Syrie. Sa fille fait partie de ces nombreux jeunes qui décident de partir faire le djihad ou d’épouser un djihadiste. 
Pour Valérie et sa famille, tout est allé très vite. Sa fille de 16 ans va rencontrer sur un site de rencontre un jeune qui va peu à peu l’endoctriner, en quelques mois, à tel point qu’elle décidera de porter la burqa et même de partir dans un pays en guerre. 
Seulement, ils ne se sont jamais rendu compte du changement radical de la jeune fille. Lorsqu’ils réalisent à quel point Léa s’est faite embobinée, il est trop tard : elle est déjà partie.
Depuis, cela fait deux ans que la jeune fille est en Syrie, avec le jeune homme qu’elle a rencontré sur le site de rencontre. Bien que le dialogue ne soit pas complètement rompu avec elle, de nombreuses questions subsistent, dont la plus importe : pourquoi ?
Pourquoi être partie dans un pays en guerre ? Pourquoi les avoir quittés ? Pourquoi ?
Un témoignage bouleversant et dur sur un fléau qui ne laisse personne de côté.

Avant d’avoir entamé ma lecture, j’avais lu une interview de Valérie sur un site internet et j’avoue avoir de suite été touchée par son histoire. Je m’étais jurée de lire son livre qui allait sortir, non pas pour connaître ce qu’elle a vécu, mais pour comprendre comment des jeunes peuvent du jour au lendemain changer radicalement, comment cela pouvait se passer.
C’est un thème dont on parle peu à peu, bien que ce fléau soit déjà bien présent. Ce n’est que maintenant que les médias commencent à nous parler de cette atroce réalité. 

Dans « Embrigadée », Valérie commence son témoignage avant la fameuse rencontre qui va tout changer, pendant, ainsi que son combat qu’elle va mener après le départ de sa fille. 
On suit l’évolution de la jeune fille qui est tout simplement normale. Du haut de ses seize ans, elle est équilibrée, va à l’école, à des rêves et un amoureux. L’avenir semble lui sourire.
C’était sans compter l’amitié qu’elle va nouer avec ce jeune homme rencontré sur un site de rencontre. D’abord amis, ils vont peu à peu se rapprocher. Celui-ci en profite pour endoctriner Léa, à tel point qu’elle décide de se convertir à l’Islam, porter la burqa, fuguer et partir dans un pays en guerre, pour combattre elle aussi.
Et cette évolution est juste terrifiante. Comment imaginer qu’une jeune fille comme elle aurait pu se laisser avoir ? 

J’avoue sans honte : ce livre m’a terrifiée. Cette réalité m’a estomaquée. J’ai eu du mal à dormir et à penser à autre chose après avoir refermé ce livre.
J’écris cette chronique deux jours après l’avoir terminé et je suis encore chamboulée. 
Valérie réussit avec brio à nous transmettre toutes les émotions qu’elle a ressenties, que sa famille a ressenti, à chaque instant. On ne peut que s’identifier à eux et se dire : et si cela arrivait à ma soeur ? Et si cela arrivait à mon frère ? A mon petit-ami ? A ma meilleure amie ?

Son style d’écriture est très simple et ne passe pas par quatre chemins. 
De ce fait, « Embrigadée » est un ouvrage que les jeunes et moins jeunes peuvent lire sans aucun problème. Je pense que cela était l’objectif de l’auteur. Effectivement, cet ouvrage est autant destiné aux parents, aux plus âgés, pour qu’ils puissent reconnaître les changements sur les plus jeunes, mais aussi se méfier de ce phénomène ; et il est également destiné aux adolescents et jeunes adultes, pour qu’ils puissent eux aussi de leurs côtés déjouer ces pièges car ils en sont la principale cible. 
Pari réussi. 

Seul petit bémol : le début du livre est un peu maladroit dans les explications car l’auteur va un peu trop vite dans les explications. Cependant, cela n’entache en rien la lecture du livre car cela ne touche que des petits éléments et anecdotes sans grande importance.


Aujourd’hui commence la diffusion à la télévision des publicités-témoignages que livrent quatre familles à ce sujet. Quatre familles différentes, dont les enfants sont partis en Syrie pour combattre sans le dire à leurs parents, dont certains sont morts.





En conclusion, « Embrigadée » est un témoignage poignant, choquant, sur une réalité qui l’est tout autant. Valérie DE BOISROLIN nous livre son histoire sans omettre le moindre détail, la moindre émotion. On ne peut qu’être touché par cette réalité que subissent énormément de familles à l’heure d’aujourd’hui.







Un livre à lire obligatoirement, par tous.









Avez-vous lu ce livre ? 

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