L'École de la nuit,
Deborah HARKNESS.
Résumé.
Diana Bishop, jeune historienne héritière d'une puissante lignée de sorcières, et le vampire Matthew Clairmont ont brisé le pacte qui leur interdisait de s'aimer.
Quand Diana a découvert l'Ashmole 782, un manuscrit alchimique, à la bibliothèque d'Oxford, elle a déclenché un conflit millénaire. La paix fragile entre les vampires, les sorcières, les démons et les humains est désormais menacée.
Déterminés à percer le mystère du manuscrit perdu, et tentant d'échapper à leurs ennemis, Diana et Matthew ont fui à Londres... en 1590. Un monde d'espions et de subterfuges, qui les plonge dans les arcanes du passé de Matthew et les confronte aux pouvoirs de Diana.
Et à l'inquiétante École de la nuit.
« L’École de la nuit professait des opinions hérétiques et méprisait la cour corrompue de la reine Élizabeth comme les prétentions intellectuelles de l’église et de l’université. ' Déments, mauvais et dangereux à fréquenter ' qualifiait le groupe à la perfection. »
C’est tout juste après ma relecture du premier tome, « Le livre perdu des sortilèges », que je me suis lancée dans « L’École de la nuit ».
Avant même d’avoir lu la première page, j’avais déjà quelques attentes et appréhensions. Juste avant de me lancer dans ce bouquin, j’ai lu dans plusieurs chroniques que ce livre était différent du premier tome, notamment par son approche ‘très’ historique qui avait déplu à beaucoup de lecteurs.
Mais ce ne fût pas mon cas.
Nous retrouvons Diana et Matthew tout juste après les évènements qui closent « Le livre perdu des sortilèges ». Deborah HARKNESS n’a pas voulu nous embrouiller en passant à la trappe le moindre instant entre le premier tome et le second et pour cela, je lui en suis grandement reconnaissante.
« L’avenir lui donnera des raisons de vous en remercier, dit Mary, l’air grave. Nous autres femmes ne possédons rien dans l’absolu, hormis ce que nous avons dans la tête. Notre vertu appartient d’abord à notre père, puis à notre époux. Nous consacrons nos devoirs à notre famille. A peine partageons-nous nos pensées avec quelqu’un, que nous écrivons ou que nous manions l’aiguille, tout ce que nous faisons et créons appartient à quelqu’un d’autre. Tant qu’elle aura des mots et des idées, Annie possédera toujours quelque chose qui n’appartiendra qu’à elle seule. »
Effectivement, « L’École de la nuit » est vraiment un livre complexe et dense, et la moindre ellipse temporelle nous aurait perdu.
Comme beaucoup de personnes l’ont déjà dit, le côté historique est vraiment très présent dans toute la lecture. L’auteur étant professeur d’histoire, elle a une énorme connaissance de la période dans laquelle elle nous plonge. Outre les décors, nous avons une multitude de mots anciens, de passages en langue ancienne ou en espagnol, allemand ou autre langue, de références historiques, de personnes ayant vraiment existé.. En résumé : nous sommes vraiment plongés dans un livre d’histoire !
Et soit on aime, soit on n’aime pas.
Pour ma part, j’ai complètement adhéré. Au début, c’est très déconcertant et je me suis demandée si j’arriverais à la fin du livre, mais je suis très vite entrée dans le jeu. Comme Diana, j’ai adoré découvrir ce passé et j’ai vraiment eu l’impression d’y être pour de vrai.
Deborah HARKNESS a vraiment le don de redonner vie au passé d’une manière surprenante. D’un récit dense, elle en fait une épopée captivante. En cela, j’ai retrouvé un peu de magie que je trouve à la plume de Christian JACQ ( auteur qui réussit avec brio à nous transporter en Égypte antique ).
« L’École de la nuit » est divisé en quatre parties, chacune bien distincte des autres.
Ce découpage a été effectué selon les différents lieux où se trouvent Diana et Matthew et aucune n’est inutile. Tout est savamment dosé et il n’y a pas une seule partie moins passionnante qu’une autre. Dans chacune d’elle le décors est différent, mais aussi les personnages, ce qui rend chaque section unique et intéressante, chacune à leur manière.
« Ton père dit qu’un sage peut voir davantage depuis le fond d’un puits qu’un sot depuis le sommet d’une montagne. Espérons qu’il a raison, murmura-t-il, car c’est dans un damné trou que tu nous as fourrés ce soir. »
En parlant de personnages, si vous avez lu « Le livre perdu des sortilèges » vous savez donc que, mis à part Diana et Matthew, nous ne retrouvons que très peu de personnages présents dans le premier tome puisqu’ils ont fait un bond dans le passé.
Nous découvrons donc une multitude de nouveaux personnages, tous aussi surprenants les uns que les autres. Certains sont vraiment détestables, comme Kit, d’autres sont réellement attachants, comme Jack et Gallowglass. Enfin, certains sont de vraies surprises, comme Philippe. En clair, j’ai vraiment été chamboulée par ces nombreux personnages secondaires, en positif ou négatif. L’essentiel est qu'aucun ne m’a laissé indifférente et j’ai aimé cela. Et ce que j’ai encore plus aimé, c’est que l’auteur a mélangé des personnages fictifs à des personnes ayant réellement existé. Comme je le disais dans ma chronique du premier tome, « Le livre perdu des sortilèges », j’adore ce travail de vraisemblance que Deborah HARKNESS nous offre. Nous avons vraiment l’impression que toutes ces créatures existent dans notre monde et j’adore cette sensation.
La seule petite chose que j’aurais à redire c’est que, si l’on lit sans vraiment se concentrer, on est vite perdu face à tous ces nouveaux personnages qui sont très nombreux.
« Cela ne nous concerne que toi et moi, rien ni personne d’autre. Pas les enfants. Pas ce maudit livre. Ni l’empereur et ses cadeaux. Ce soir, les seules odeurs dans cette maison seront les nôtres. »
Quant aux personnages principaux, ce tome leur est entièrement dédié.
« L’École de la nuit » est clairement plus intimiste que son prédécesseur et l’on apprend à mieux connaître Diana et Matthew, comme eux apprennent mieux à se connaître l’un l’autre, mais aussi eux-mêmes.
Chaque incertitude et crainte de Diana nous prend vraiment aux tripes et nous serre le coeur. Bien que l’on sent toujours sa peur de la magie, de ce qu’elle est vraiment, elle essaie de surpasser cela et d’avancer.
Matthew est lui aussi très bien mis en avant tout au long du livre. Personnage très mystérieux dans le premier tome, nous apprenons à connaître ses multiples facettes d’homme, mais aussi ses nombreux secrets. Ce vampire qui nous apparaissait jusqu’alors invincible et sans peur est en réalité plus humain et sensible que ce qu’il ne le pense. J’ai été réellement touchée à chacune des pages, à chacune des révélations le concernant.
Ma seule petite déception irait dans le choix du titre du livre. « L’École de la nuit » est certes un élément de ce livre mais pas le plus important pour moi. Le titre en version originale est « Shadow of night » et il est pour moi plus approprié au contenu du livre entier. J’aurai préféré retrouvé un titre qui met vraiment en lumière Matthew plutôt que seulement un ‘aspect’ de ce personnage, puisque ce second opus nous révèle énormément de secrets sur lui et chaque élément de ce livre tourne autour de ce personnage.
« - Combien de temps dure une minute de vampire, alors ? demandai-je en me blottissant sous son menton.
- C’est difficile à dire, murmura-t-il. Quelque chose entre une minute ordinaire et l’éternité. »
En conclusion, « L’École de la nuit » suit une route complètement différente du premier opus, un peu comme nos personnages principaux dans l’histoire. L’aspect historique est très présent, mais en rien déplaisant. L’intrigue avance et fait de grands bonds. Nous passons de révélations en révélations, qui nous conduisent indiscutablement vers le dernier tome et son dénouement. Quant aux personnages, des secrets nous sont révélés et nous nous sentons plus proches d’eux.
J’ai été réellement séduite par ce bouquin.
Un livre à lire pour tous ceux qui ont aimé le premier tome, mais aussi pour les férus de magie et d’histoire.
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