Édition : Laska.
Prix : 1,99 €
Sortie : 13/08/2015
Pages : 106
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Florence COCHET.
Résumé.
Shandra est désormais un maître — une « ombre du palais », comme on appelle ceux qui agissent secrètement pour le compte des souverains.
Pour la première fois, elle retourne en Thoril, le pays qui l’a vue naître. Son arrivée dans la capitale ne se passe toutefois pas comme prévu : une menace invisible semble peser sur l’empire… et sur ses envoyés.
Sur la foi d’une vision de l’impératrice, Shandra, accompagnée de Shyle, une mystérieuse soeur-sorcière, se lance sur la piste de l’Œil de sang.
Un autre maître dont elle ignore encore l’identité doit les rejoindre en chemin…
Un grand merci aux Editions Laska pour leur confiance.
« L'œil de sang » est le second épisode de la série « Par le sang » de Florence COCHET.
Nous retrouvons Shandra quelques mois après la fin du premier épisode. Elle est désormais un maître et a donc quitté l'île où se trouve l'académie qui l'a entraîné depuis son enfance.
Malheureusement, lorsqu'elle débarque, des assassins les attendent, elle et le maître qui l’accompagne. Perdue, Shandra va redécouvrir sa terre natale et tous les problèmes qui s'y trouvent également.
Entre nouvelles rencontres et quêtes ardues, la jeune femme va aussi revoir une personne qu'elle ne pensait pas rencontrer de nouveau.
Après la lecture du premier épisode, j'avoue ne pas avoir été totalement convaincue par l'histoire. Certes, elle a du potentiel, mais il y avait un gros problème de temporalité. Les événements s'enchaînaient très vite sur peu de pages, ce qui rendait la lecture difficile.
Je peux vous dire qu'avec ce second épisode, ce problème a été rayé de la carte !
Les événements s'enchaînent bien, pas trop rapidement, mais suffisamment assez pour que l'action et les péripéties s’enchaînent sans que cela nous choque. J'ai donc été agréablement surprise durant l'intégralité de ma lecture.
L'histoire dans « L'œil de sang » est d'ailleurs vraiment différente de ce que l'on trouve dans « Premier sang ».
Alors que dans le premier opus nous nous concentrons exclusivement sur l'entraînement et l'apprentissage de Shandra, ce qui n'est pas vraiment passionnant, dans ce second épisode nous rentrons vraiment dans le cœur du problème du récit. L'histoire se développe plus, nous en apprenons mieux sur l'univers dans lequel évoluent les personnages, mais surtout sur ce qu'il se passe réellement en dehors de l'académie.
J'ai aimé la quête de Shandra, ainsi que les nouveaux décors qui se présentent à nous. L'auteur a réussi à me faire voyager et j'en suis satisfaite.
Shandra est d’ailleurs plus mature dans ce second épisode et je l'ai plus apprécié.
La nouvelle recrue, Shyle, est intrigante et plaisante. Elle donne un nouveau souffle au récit qui est bienvenu.
Les autres personnages sont par contre très secondaires à mon goût.
J'ai également apprécié de connaître le nouveau peuple que va découvrir Shandra.
La fin nous annonce de nouveaux rebondissements à venir. La quête que poursuit Shandra et ses compagnons est loin d'être terminée, et cela pour notre plus grand plaisir.
En conclusion, « L'œil de sang » a réussit à me convaincre là où l'épisode précédent n'avait pas réussi à me satisfaire. Florence COCHET a vraiment travaillé son texte, sa longueur et sa temporalité pour nous offrir un récit mieux géré.
Un épisode à lire pour ceux qui ont été convaincu par le précédent, mais aussi par ceux qui ne l'ont pas été pour lui donner une deuxième chance.
Note.
13/20
Extraits.
« Enfin, je distingue, attachés au tronc d’un arbre, deux destriers, dont la robe poussiéreuse ne parvient pas à dissimuler l’ossature racée. Nos montures pour nous rendre à Evreska sans délai. Leurs piaffements, leurs oreilles plaquées contre leur crâne trahissent leur nervosité. Un mauvais pressentiment me gagne. Où sont les hommes censés nous accueillir ?
À une vitesse inhumaine, Karyl dégaine ses épées alors que je perçois ce qui perturbe les chevaux : l’odeur douceâtre du sang mêlée à la puanteur des entrailles percées, portées à mes narines par le vent des plaines. Je n’ai que le temps de tirer Maël’Yenn de son fourreau avant qu’une dizaine de guerriers jaillissent des herbes. Leurs armures se perdent dans les ombres, leurs visages sont des masques impassibles, l’acier nu scintille. Ils encerclent Karyl dans un silence presque parfait.
« Fuis ! »
Son cri déchire la nuit, heurte mes tympans. Je me raidis : l’abandonner ? Impossible. Et l’enfer se déchaîne, trop loin pour que je puisse intervenir. Les hommes entament un ballet mortel. Les corps tourbillonnent, les lames s’entrechoquent. Cerné, harcelé, Karyl pare sans pouvoir attaquer. Je les regarde, paralysée, incapable de décider si je dois lui obéir ou entrer dans la danse. Ils évoluent avec une grâce et une souplesse incroyables, fascinantes, leur attention tout entière absorbée par leur adversaire. Aucun ne s’intéresse à moi. Pas encore.
« Fuis ; je suis leur cible ! »
Et soudain, je comprends. Ces guerriers sont des danse-lames, des assassins sans âme, des pantins programmés pour éliminer un ennemi désigné : Karyl. Si je reste, je succomberai après lui. Ils sont trop nombreux, trop entraînés, trop… silencieux.
Le tranchant d’une épée déchire le côté de Karyl. Il hurle. Un cri de rage et de désespoir qui me galvanise. Il ne mourra pas en vain. Je cours jusqu’aux chevaux, les libère, saute en selle et enfonce mes talons dans les flancs pantelants. Affolée, ma monture se cabre, puis s’élance au grand galop. Je serre les cuisses et me cramponne aux rênes. Si je tombe, je suis perdue. Derrière moi, les silhouettes s’estompent, me laissant l’impression douce-amère d’un rêve éveillé.
Karyl…
Ce n’est que lorsque mon cheval ralentit, puis s’arrête, écumant, que je me rends compte que mes joues sont humides de larmes. Je suis un maître et j’ai fui. Même si je sais que sauver mon ami était impossible, la honte n’en est pas plus facile à digérer.
Des danse-lames… Quelqu’un a engagé dix des assassins les plus craints de Thoril pour nous éliminer. J’hésite entre me sentir flattée et paniquer. Je dois atteindre Evreska sans délai.
Le second cheval a disparu. Je mets pied à terre, le temps de repérer l’étoile d’Astarian, qui indique le nord.
Karyl, pourtant si secret, m’a poussée à étudier longuement la carte du duché d’Antar afin que je sois capable de rejoindre la capitale, même sans lui.
Il savait. »
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