mercredi 20 mai 2015

Pistolet et talons hauts ; Sylvie G.


Édition : Sharon Kena.
Prix : 6,99 €
Sortie : 14/10/2014
Pages : 292

Pistolet et talons hauts,
Sylvie G.




Résumé.

Charlie est une jeune travailleuse sociale audacieuse et obstinée qui s'inquiète de la disparition de Mia, une orpheline pour qui elle est à la recherche d'une famille d'accueil. 

La jeune femme se rend donc au poste de police afin d'obtenir de l'aide. Christopher, un jeune policier séduisant, mais arrogant et prétentieux, ne semble pas enclin à lui fournir le soutient qu'elle s'attendait à trouver. 

Malgré leurs premiers contacts difficiles en raison de leurs tempéraments bouillants, ils se retrouveront à collaborer. 

Leurs découvertes seront surprenantes, mais pour Charlie, le plus bouleversant sera son irrésistible envie de succomber à ses désirs pour ce policier rebelle…

















« - Et je suppose que tu voudrais que je croie que tu t’es laissé faire.

- Qu’est-ce que je pouvais faire d’autre ? M’agripper à sa jambe ?

Cette idée a sûrement fait naître des images dans la tête de Phil à en juger par le sourire moqueur qu’il affiche maintenant.

-Je ne sais pas. Un insecte se serait accroché à sa jambe, mais je crois qu’une princesse aurait plutôt feint une perte de connaissance, jusqu’à ce qu’il lui porte secours. »



Merci aux éditions Sharon Kena pour ce nouveau service-presse.
Leur fameux « Pick & Read » est un rendez-vous que j’affectionne de plus en plus et qui me permet, ainsi qu’à d’autres lecteurs, de découvrir les nombreuses pépites que cache cette maison d’édition.

« Pistolet et talons hauts » met en scène Charlie, une jeune femme très charmante qui travaille dans une maison pour jeunes. Son rôle est d’essayer de convaincre des jeunes vivant dans la rue de venir vivre dans cette maison pour leur fournir un toit, de la nourriture, mais aussi un cadre plus sain. 
Prenant son rôle très à coeur, elle s’inquiète de la disparition d’une jeune fille. Elle part donc voir la seule personne que son défunt père lui a dit de retrouver en cas de problème : Monsieur McRae. Seulement, il ne ressemble absolument pas au vieux policier qu’elle s’était imaginé : il en est même tout le contraire. Jeune, sexy et impossible à déchiffrer, Charlie se heurte à ce fort caractère. 
Malgré tout, si elle veut retrouver cette jeune fille qui a disparu, elle devra faire alliance avec lui pour mener l’enquête.

La plume de Sylvie G. est simple, mais efficace. On entre directement dans son histoire et on en redemande: pari donc réussi pour l’auteur !
Le seul petit bémol irait aux expressions que l'on retrouve dans le livre. L'auteur étant québécoise, certaines tournures de phrases et expressions ne sont donc pas " françaises ". Rassurez-vous : on en comprend quand même le sens. Seulement, je ne saurai dire si à certains moments la phrase est correcte ou non au niveau de la grammaire et de l'orthographe. 



« Elle balance la tête en soupirant intensément pour montrer son irritations et se lève d’un bond pour se rendre au réfrigérateur. Elle en sort une bière qu’elle décapsule avant d’en ingurgiter une gorgée à même la bouteille et de lancer le couvercle sur le comptoir.

- Je croyais que tu avais eu ta ration pour la journée.

- Oui, mais tu me donnes soudainement envie de me saouler. »


Au niveau des personnages, ils sont sympathiques.
Charlie est une héroïne qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et ça fait plaisir. Elle a du caractère, mais son sens du devoir est à mon sens un peu trop poussé. Certaines de ses actions ne sont pas très réfléchies et ne correspondent donc pas à sa personnalité sérieuse que l’on retrouve dans le reste du bouquin. Enfin, son comportement avec la gente masculine est plutôt étrange. Elle est désintéressée, puis se laisse aller.. Et elle donne trop facilement sa confiance à McRae. Certes, il est canon, mais elle ne le connaît pas !
McRae est un vrai bad boy. Il en a donc toutes les caractéristiques : canon, ténébreux, un fort  caractère, mais il reste néanmoins moins méchant que la plupart des bad boys que l’on retrouve dans la littérature.
Quant aux personnages secondaires, ils sont pour certains sympas, pour d'autres plutôt détestables. Certains jouent un rôle dans l’intrigue policière et c’est assez sympa de découvrir que quelques personnages sont coupables alors que l’on ne les soupçonnaient pas.

Pour en venir à l’histoire, elle est à mon sens exagérée au niveau de l’intrigue, tant au niveau romance qu’au niveau policier. Mais l'on reste malgré tout dans une romance, donc ne pas trouver quelque chose d'exagéré est assez difficile. 

La fin est quant à elle satisfaisante et sans grande surprise. On s’en contente amplement.


« Je n’ai pas besoin qu’on me raccompagne. Je saurai me débrouiller ; je n’ai qu’à suivre le sentier de pétales de rose ! »


En conclusion, « Pistolet et talons hauts » est une romance comme on les aime, mais surtout comme on les attend. Idéal pour passer un bon moment de détente.






Un livre à lire pour ceux qui veulent se plonger dans une romance sympathique et sans prétention.







Note.

16/20



Extraits.

« - Chris ! Quelqu’un voudrait te parler.

Charlie se redresse pour observer à qui s’adresse la policière à la réception. Elle comprend que celui qui a davantage l’apparence d’un escroc que d’un policier est l’homme qu’elle est venue rencontrer. Elle sent un brin de déception l’envahir. Elle s’attendait à quelqu’un de plus âgé, à l’air moins douteux.

- Ce quelqu’un devra attendre parce que j’ai du boulot, lâche le policier en laissant le criminel aux bras d’un collègue en uniforme. 

Sans réfléchir, Charlie se lève d’un bond pour marcher vers lui. Il lui tourne le dos et tripote des papiers sur le bureau de la réceptionniste, laquelle soulève le regard pour observer Charlie s’approcher. Avant que la policière n’ait le temps d’intervenir, la jeune femme se lance.

- Bonjour, Monsieur McRae, je suis Charlotte Johansson.

Le policier pivote pour voir qui s’adresse à lui, sans toutefois saisir la main qu’elle tend dans sa direction. Il éponge le sang qui s’échappe d’une égratignure sur son front à l’aide d’un mouchoir. Une nouvelle fois, Charlie ressent une légère contrariété en le voyant de plus près. Ce gars-là est beaucoup trop jeune pour être celui avec qui elle veut s’entretenir. Pendant que le type est là à la dévisager, l’air de se demander ce qu’elle lui veut, Charlie a une hésitations quant à son identité. 

- Êtes-vous bien Monsieur Christopher McRae ?

- Yep ! répond-il en détournant le regard vers une pile de dossiers qu’il attrape avant d’amorcer sa marche.

Charlie se lance aussitôt sur ses traces.

- Excusez-moi, Monsieur McRae, j’aimerais vous parler.

Le type ignore son commentaire et continue d’arpenter le long corridor.

- Monsieur, je ne prendrai que quelques minutes de votre temps…

Charlie court pratiquement à sa poursuite et doit esquiver quelques personnes qui s’adressent à lui sur son passage.

- Le procès de Cooper commence demain, dit l’un.

- Le corps de sa femme a été retrouvé dans le coffre de sa voiture, l’informe un autre.

- Chris, j’ai reçu l’analyse du labos et il n’y a rien de concluant, Harvey devra être relâché. 

Le policier qui semble ignorer la plupart des gens autour de lui s’arrête net, ce qui occasionne à Charlie de marcher sur ses talons. Il lui jette un regard désapprobateur que la jeune femme traduit par : « Tu es encore là, toi ! »

- Merde !

L’air furibond, il dépose ses dossiers bruyamment sur le bureau. Il n’était déjà pas très accueillant et maintenant, cette nouvelle vient de le contrarier. Décidément, Charlie n’a pas choisi le bon moment pour venir le rencontrer. La policière à la réception l’avait prévenue qu’il refuserait sans doute de s’entretenir avec elle, mais elle ne voit pas qui s’autre pourrait l’aider en ce moment et sa situation est pressante. Elle se questionne tout en observant l’espace de travail du policier qui est dans un piètre état. Des piles de chemises sont éparpillées partout sur le bureau et des restants de nourriture traînent près de l’ordinateur. Des cernes de café souillent une feuille sur laquelle figurent un nom et une adresse à proximité du téléphone. Quand elle lève la tête pour regarder le policier, il la scrute. Détournant aussitôt les yeux, il retire sa veste de cuir et la lance sur le dossier de sa chaise.

- Écoute, Princesse ! Je ne sais pas quel est ton problème, mais je ne suis pas la bonne personne pour t’aider. J’ai du travail et je n’ai pas le temps de jouer au preux chevalier.

Charlie est bouche bée devant des propos aussi irrespectueux. Comment son père a-t-il pu lui dire que cet homme voudrait l’aider ? Pourquoi disait-il que c’était un type bien ? L’évaluation qu’elle en fait lui indique tout le contraire. Ses cheveux brun foncés trop longs, sa repousse de barbe de plusieurs jours et le t-shirt gris sur lequel le harnais de cuir qui tient son pistolet s’agrippe à son torse, lui donnent d’avantage l’allure d’un acteur caricatural d’une série télévisée, que celle d’un réel agent de la paix. Et puis, quel enquêteur digne de ce titre traiterait une femme de façon aussi méprisante ? « Princesse ! » Malgré tout, elle décide d’ignorer ses mauvaises manières.

- Monsieur McRae, je vois bien que vous êtes occupé et que le moment est peut-être mal choisi…

- Félicitations, tu es perspicace !

Charlie doit se torturer la langue avec ses dents pour éviter de l’injurier. Ignorant son sarcasme, elle poursuit.

- Je suis travailleuse sociale et une jeune fille à qui je cherche une nouvelle famille a disparu. Voyez-vous, les parents de cette adolescente sont décédés dans un accident de voiture, il y a environ six mois.

La jeune femme parle à toute allure de crainte qu’il ne l’interrompe. 

- Bien que cette situation soit difficile pour elle, poursuit-elle, Mia s’en sort relativement bien et je suis persuadée qu’elle n’est pas du genre à fuguer. En fait, je sais qu’elle ne l’a pas fait. Je suis certaine que quelque chose lui est arrivé.

Le flic relève ça et là des papiers de son bureau et semble chercher quelque chose. Il est évident qu’il ne l’écoute pas, mais elle enchaîne tout de même.

- Je suis inquiète. Cette jeune fille a douze ans seulement, si elle est seule dans les rues de Montréal, elle ne pourra s’en sortir vivante. Mia n’est pas familière avec la ville, elle est une adolescente qui n’a jamais rencontré de grandes difficultés et je crains qu’elle ne sache se débrouiller dans une situation pareille.

Charlie observe le policier qui vient de trouver un bout de papier froissé. C’est probablement ce qu’il cherchait pendant qu’elle tentait d’obtenir son attention. Il pose son regard sombre et pénétrant dans celui de Charlie qui croit enfin avoir réussi à susciter un intérêt.

- C’est un très beau témoignage ! Vraiment, ça me touche, mais tu vois, Princesse…

Sans pouvoir s’en empêcher, Charlie lève les yeux au ciel en l’entendant l’appeler Princesse à nouveau.

- … je ne vois pas en quoi ça me regarde, dit-il avant de prendre une bouchée d’un sandwich qui paraît dater d’une semaine.

- Monsieur McRae, j’ai des raisons de croire que sa disparition…

Le policier détourne aussitôt son regard et décroche le combiné de son téléphone pour consulter ses appels. Charlie s’interrompt, soupire et baisse la tête. Le policier qui l’observe du coin de l’oeil doit comprendre qu’elle vient d’abandonner, puisqu’il crie à un collège :

- Simon, tu veux bien raccompagner cette jolie demoiselle à la sortie.

Deux secondes suffisent pour qu’un jeune agent en uniforme se matériel devant elle. Charlie l’ignore et plante ses prunelles vertes dans celles du policier arrogant duquel elle n’espère plus rien.

- Je n’ai pas besoin qu’on me raccompagne. Je saurai me débrouiller ; je n’ai qu’à suivre le sentier de pétales de rose !

La jeune femme tourne les talons et sort d’un pas lourd et rapide. Elle entend ledit Simon rire de sa réplique, mais elle est trop furieuse pour en ressentir la moindre satisfaction. »















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