Lectrice-Lambda: Cinquante nuances plus claires ; EL JAMES.

Édition : Le Livre de Poche

Prix : 6,90 €

Sortie : 02/04/2014

Pages : 713

Cinquante nuances plus claires,

EL JAMES.

Résumé.

Ana et Christian ont tout pour être heureux : l'amour, la fortune et un avenir plein de promesses. Ana apprend à vivre dans le monde fastueux de son M. Cinquante Nuances, sans perdre son intégrité ni son indépendance, tandis que Christian s'efforce de se défaire de son obsession du contrôle et d'oublier son terrible passé.

Mais bientôt, alors que tout semble leur sourire, le destin les rattrape et leurs pires cauchemars deviennent réalité... Un happy end est-il possible pour Christian Grey et Anastasia Steele ?

Romantique, libératrice et totalement addictive, la trilogie Fifty Shades, dont Cinquante nuances plus claires est le dernier volume, vous obsédera, vous possédera et vous marquera à jamais.

« — Bon, j’aime aussi le Christian mégalo, le Christian maniaque du contrôle, le Christian expert du sexe, le Christian pervers, le Christian romantique, le Christian timide… la liste est interminable.
— Ça en fait, des Christian.

— Au moins cinquante, je dirais. »

J'ai commencé ce dernier tome après avoir lu les deux premiers, complètement emportée dans cette histoire pas comme les autres.

Malgré tout, je me doutais vraiment de comment allait se terminer cette histoire, vu ce qu'il se passe à la fin du second livre.. Et j'appréhendais cela. Je ne voulais pas que ce dernier livre soit moins bon que le premier et ternisse cette série.

Et certaines craintes sont malheureusement devenues réalités.

Alors que l'action du second livre commence de suite après les évènements du premier tome, dans « Cinquante nuances plus claires » nous nous retrouvons un peu plus d'un mois après le final de « Cinquante nuances plus sombres ».

Christian et Anastasia sont en voyage ( je n'expliquerai pas le pourquoi du comment ) et ce pendant une bonne partie du début du livre. Nous sommes dans leur bulle, où bonheur et disputes sont présents.

Pour que l'on ne se retrouve pas trop perdus d'entrée, des flash-back sont présents tout au long de ce voyage, nous permettant de savoir tout ce qu'il s'est passé pendant ce bon mois qui nous a filé entre les doigts. Et ce choix est tout simplement une erreur. C'était frustrant de se sentir mis de côté en tant que lecteur alors que l'auteur, depuis le début, nous avait habitué à être tout le temps à leurs côtés. De plus, ces retours en arrière sont pour la plupart mal introduits, mal gérés, ce qui n'a pas ajouté une plus value au livre.

Vous avez vite compris : nous sommes déstabilisés dès les premières pages à cause de ce mélange de nouveauté.. Et le but de cette manœuvre n'est pas atteint.

« Le coeur de notre dilemme, le voilà: son besoin de contrôler et son besoin de moi. Je refuse de croire qu'ils sont incompatibles. »

Quant aux événements se déroulant tout au long de ce livre.. Ils me laissent perplexe.

A la fin du tome 2, nous savons qu'un " super-méchant " va faire son apparition dans le dernier livre, ajoutant du suspens.. Mouais. Ce n'est tout simplement pas crédible du tout. Que quelqu'un en veuille à l'un des personnages, je suis d'accord, mais à ce point ? D’ailleurs, la scène à la banque est carrément risible. Toute cette intrigue autour de ce méchant m'a donné envie de secouer l'auteur en lui demandant ce qu'elle a fait, ce qu'on a mérité pour en arriver là. Nous savons qu'elle a d'abord travaillé pour la télévision, mais ce côté " spectacle audiovisuel " n'avait absolument pas sa place dans son histoire.

Que dire aussi de ce qu'il se passe entre Ana et Christian ? Que c'est too-much et que l'on savait déjà ce qui allait arriver ? Tout au long du livre, des petits indices sont jetés par-ci par là pas du tout discrètement, sans aucune subtilité. Nous savons dès le début ce qu'il se passera ensuite, et nous attendons que ça arrive, sans grande conviction.

« Lorsque j'ouvre les yeux, je découvre qu'il me contemple, et tout ce que je vois, c'est son amour, lumineux, ardent, dans la lumière tamisée de la salle de jeux. Il semble avoir oublié son cauchemar. Et tandis que mon corps s'achemine vers une lente explosion, je me rends compte que c'était ça que je voulais : cette connexion, cette démonstration de notre amour. »

Bien que je ne sois pas trop satisfaite par plusieurs aspects du livre, il y a tout de même quelque chose que j'ai beaucoup apprécié : l'évolution de Christian.

Cet aspect m'avait déjà beaucoup plu dans « Cinquante nuances plus sombres », et c'est encore plus développé dans ce livre. Comme ce livre clôture la saga, nous avons le droit à des révélations, des secrets qui n'en sont plus et qui nous taraudent depuis le premier tome. Christian affronte ses démons, devient plus humain.

Grâce à Ana, il se laisse aller à ses émotions et ce n'est pas pour nous déplaire.

Christian reste et restera l'élément clé de cette histoire, le " plus " de l'auteur. Je ne me lasserais jamais de redécouvrir ce personnage masculin aux multiples facettes, bonnes et mauvaises, qui m'a fait réfléchir, rêver, énerver durant trois livres.

Les personnages secondaires sont un peu laissés de côté dans ce tome et leurs évolutions est vraiment bâclée. L’auteur a voulu aller au plus rapide avec eux, et c’est franchement déplaisant.

Et un petit aparté pour ceux qui comprendront : Petit Pois ? J’ai juste halluciné en lisant ça. La « Déesse intérieur » était déjà quelque chose mais alors là, nous touchons le fond.

« Je t’aime plus que la vue, l’espace et la liberté. »

La fin.. Eh bien, même si vous n'avez pas lu le premier tome, tout le monde le sait ou se doute que c'est une happy-end.

Bien que mon côté sensible soit content, j'avoue qu'une fin un peu moins rose m'aurait plu. Ça aurait donné du piment et ajouté un grand plus au livre. Imaginez : et si Christian avait été tué ? Et si Ana et Christian n'étaient plus ensemble mais juste " amis " ?

Enfin, le sujet qui fâche : la temporalité. J’en avais déjà parlé dans ma critique du second tome et j’en reparle un peu ici aussi. Le récit se déroule beaucoup trop rapidement. Le coup de foudre existe, les histoires d’amours passionnées aussi, mais par pitié : comment un homme qui est censé être l'un des plus grand PDG au monde peut prendre des décisions sur sa vie sentimentale sans réfléchir ? Et comment Anastasia, qui est SI intelligente, ne se pose pas plus de questions ?

« Le Père Noël, c'est celui qui apporte des cadeaux. J'ai vu des images du Père Noël. Mais le Père Noël ne m'apportait jamais de cadeaux avant parce que j'étais méchant. Le Père Noël n'apporte pas de cadeaux aux méchants petits garçons. Maintenant je suis gentil. Ma nouvelle maman dit que je suis gentil, très gentil. Nouvelle Maman ne sait pas. Il ne faut pas que je le dise à Nouvelle Maman... mais je suis méchant »

Après le clap de fin, l'auteur nous offre trois histoires.

D'abord ,une postface qui se passe deux ans après la fin de sa trilogie. Nous retrouvons Ana, Christian et d'autres personnages. Ce petit voyage dans le futur a été très agréable et m'a permis de mieux apprécier la fin de « Cinquante nuances plus claires », qui se finit de manière trop abrupte à mon goût.

Ensuite, nous repartons dans le passé. Nous nous retrouvons à Noël chez les Grey, peu de temps après que Christian a été adopté. C'est un moment " amer-sucré ", triste et beau à la fois.

Et pour finir, la rencontre entre Ana et Christian.. Du point de vue de Monsieur. Et heureusement que l'auteur ne nous a jamais fait part du point de vue de Christian ! C'est juste horrible ! Intéressant sur quelques pages mais vraiment mauvais humainement parlant. Je n'ai pas du tout apprécié la plupart de ses pensées.

« Je te veux et l'idée que quelqu'un d'autre puisse t'avoir est comme un couteau planté dans mon âme sombre. »

En conclusion, un tome qui clôture une trilogie en répondant à nos interrogations, mais en n'étant pas aussi bon que les deux premiers. Des événements trop prévisibles jalonnent cet ultime livre, enlevant de ce mystère si propre à cette histoire.

Malgré tout, ce récit restera dans ma mémoire pendant encore un long moment.